La situation actuelle de l’assurance responsabilité civile professionnelle médicale en chirurgie n’étant pas au beau fixe, des sommets étant atteints pour certaines spécialités, il convient de mettre toutes les chances de son côté afin d’éviter des écueils auprès des compagnies d’assurance.
Après avoir exposé les données de l’offre d’assurance en responsabilité civile professionnelle médicale, nous ferons le point sur ce qui peut vous aider à négocier votre renouvellement de police de responsabilité civile médicale en 2006, à l’appui de données validées par les compagnies d’assurance.
Le statu quo est le maître-mot de l’offre d’assurance dans le secteur de la responsabilité civile médicale. Le marché s’est refermé sur quelques intervenants et reste clos. Seules certaines compagnies osent encore accepter une majorité de demandes et affronter ce qui est considéré comme un risque aggravé : La MACSF, MIC (courtier Branchet) et Hannover Re (courtier Marsh - page). Pour les établissements de santé privés et publics, deux intervenants principaux restent présents : La SHAM et Axa.
La pénurie d’offre d’assurance de responsabilité civile médicale en chirurgie comporte le risque d’apparition d’une « liste noire » de praticiens
La compagnie irlandaise MIC, qui propose des cotisations attrayantes, n’en est pas moins obligée de provisionner pour augmenter ses fonds propres. Tout cela risque de peser sur le montant des cotisations annuelles de renouvellement en 2006. Dès lors, mieux vaut affronter le problème de front et ne pas se défiler en allant chercher un assureur anglo-saxon non implanté en France, qui n’a peut-être pas une approche clairvoyante du marché français de l’assurance de responsabilité civile médicale.
Cela mis à part, un danger lourd de conséquences peut apparaître : la sélection des risques par les compagnies d’assurance et la création d’une « liste noire » de praticiens, obligeant les plus « sinistrés » à l’arrêt de leur activité chirurgicale. En effet, depuis la loi du 4 mars 2002, tout professionnel de santé ne peut pas exercer son activité sans être assuré en responsabilité civile professionnelle, sous peine de sanction pénale et disciplinaires (article L 1142-2 du Code de santé publique ; L1142-25 du Code de la santé publique et article 5 du décret n°2003-168 du 28/02/2003 ; article L251-1 du Code des assurances).
En réalité, voir le marché se réduire à quelques compagnies peut permettre aux assureurs d’éliminer certaines spécialités de leur offre d’assurance et d’éliminer les praticiens à forte fréquence de sinistres ou ayant un sinistre important dans leur carrière.
Les compagnies d’assurance n’ont pas vocation à assurer tout le monde, il est de leur propre discrétion de refuser un risque. Etant donné le nombre plus que limité de compagnies acceptant de souscrire ce type de garantie, elles possèdent à l’heure actuelle un monopole dangereux.
Le praticien ayant subi deux refus de garantie se voit contraint de se mettre ne relation avec le bureau central de tarification. Face aux primes d’assurance alors présentées par les assureurs à qui le bureau central de tarification impose de souscrire une garantie de responsabilité civile médicale, il y a de quoi décourager un bon nombre de praticiens.
Il convient alors de trouver des solutions à long terme. Deux solutions sont alors à notre avis plus que nécessaires.
Les solutions nécessaires à la levée de cette crise
La solution d’avenir reste l’action collective. Le poids d’un syndicat professionnel souverain dans sa spécialité, capable de négocier au nom de tous et pour tous les praticiens d’une même spécialité, est incontournable.
Le praticien qui agit seul face à son agent général d’assurance ne peut rien négocier. Le centre décisionnel des compagnies est localisé au niveau de leurs sièges sociaux. Les compagnies imposent leurs volontés et les praticiens n’ont pas de lobby assez puissant pour faire entendre leur voix dans ce domaine.
Imposer des lignes directrices, faire du lobbying doit être le rôle principal d’un syndicat national. Les décisions doivent être prises en concertation avec les assureurs établis sur le marché français. Les syndicats nationaux sont les plus à même de faire entendre une volonté commune à une spécialité.
Néanmoins, s’il est impératif d’être représenté par une organisation forte, il n’en reste pas moins que certaines données sont indispensables à toute négociation d’assurance. C’est pourquoi une tenue parfaite de sa sinistralité s’impose.
La meilleure façon de se faire comprendre d’un assureur est encore de communiquer dans sa langue avec ses outils. Aucun format précis de déclaration de sinistralité n’est établi. Cependant, cette donnée peut faire basculer le montant de votre prime si elle est mal exécutée.
Nous proposons d’archiver et de répertorier vos sinistres de la manière suivante :
Tableau récapitulatif proposé à titre d’exemple pour renseigner une demande en assurance en vue d’un renouvellement de police ou de la souscription de cette dernière.
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Nous rappelons à ce titre que votre assureur est tenu envers vous à une obligation contractuelle d’information et de conseil (articles 1134, 1135 et 1147 du Code civil).
Vous êtes alors en mesure de lui demander de vous communiquer les éléments constitutifs de ce tableau (règlements effectués par la compagnie ; évaluation du sinistre avancé par votre compagnie).
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